Renault en F1 : les années 90, la consécration du V10 français
Au moment où Renault F1 a annoncé l’abandon de son projet de moteur d’usine pour fin 2025, Nextgen-Auto.com revient sur la saga des 47 ans en Formule 1 du constructeur français.
Après les années 70 (à lire ici) et les années 80 (à lire ici), places aux années 90 !
Saison 1990 :
Le RS2 s’intègre encore mieux dans le châssis Williams FW13B grâce à une réduction de ses dimensions de 4,8 cm en longueur et de 1,5 cm en hauteur. Il est également plus léger de deux kilos et la distribution passe désormais par une cascade de pignons et non plus des courroies crantées. Malgré ces améliorations, Riccardo Patrese et Thierry Boutsen connaissent une saison difficile puisque McLaren-Honda poursuit son hégémonie alors que Ferrari et Benetton-Ford prennent l’avantage sur Williams-Renault.
— Victoires du moteur Renault avec Williams à Saint-Marin et en Hongrie.
Saison 1991 :
Chez Williams, Nigel Mansell remplace Thierry Boutsen au volant de la nouvelle FW14. En parallèle, Renault poursuit son développement avec le RS3, qui gagne encore 1,4 cm en hauteur et deux kilos par rapport au RS2. Depuis le RS1, la puissance est passée de 650 à 700 chevaux à 12 500 tr/min. Williams-Renault regagne la deuxième place du Championnat Constructeurs, à quelques encablures de McLaren-Honda. Avec cinq victoires, Nigel Mansell termine vice-champion tandis que Riccardo Patrese s’offre deux nouveaux succès.
— Victoires du moteur Renault avec Williams au Mexique, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, au Portugal et en Espagne.
Saison 1992 :
Un excellent cru pour Williams et Renault avec le mariage parfait du châssis FW14B et des moteurs RS3C et RS4. La Williams est un concentré de technologies avec sa suspension active révolutionnaire et sa boîte de vitesses à commande semi-automatique. Le RS4, inchangé dans ses dimensions par rapport au RS3, développe 750 chevaux à près de 13 000 tr/min. Si Riccardo Patrese s’impose au Japon, Nigel Mansell accumule neuf victoires pour devenir Champion du Monde dès le mois d’août en Hongrie, théâtre du onzième rendez-vous d’une saison qui en compte seize. Williams-Renault signe le doublé en remportant le Championnat Constructeurs. Renault Sport motorise également les Ligier pilotées par Erik Comas et Thierry
Boutsen.
— Victoires du moteur Renault avec Williams en Afrique du Sud, au Mexique, au Brésil, en Espagne, à Saint-Marin, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Portugal et au Japon.
— Doublé des Williams-Renault au Championnat du Monde des Pilotes, Williams-Renault Champion du Monde des Constructeurs de F1.
Saison 1993 :
À nouveau une saison mémorable pour Williams-Renault avec l’arrivée du triple Champion du Monde Alain Prost, qui renoue avec Renault dix ans après avoir quitté le constructeur. Très élaboré, le châssis Williams FW15C intègre encore plus de technologies électroniques et informatiques que l’année précédente, au point d’être qualifié de “véritable petit Airbus” par Alain Prost. Le moteur RS5 délivre 770 chevaux à 13 600 tr/min. Il motorise également les Ligier de Martin Brundle et Mark Blundell. Alain Prost s’impose à sept reprises pour s’assurer une quatrième couronne mondiale. En parallèle, son équipier Damon Hill obtient trois succès et les deux hommes cumulent vingt-deux podiums pour Williams-Renault.
— Victoires du moteur Renault avec Williams en Afrique du Sud, à Saint-Marin, en Espagne, au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hongrie, en Belgique et en Italie.
— Williams-Renault conserve les titres de Champions du Monde chez les Pilotes et les Constructeurs.
Saison 1994 :
L’année terrible. Damon Hill termine à un point seulement du titre mondial après un duel homérique l’opposant à Michael Schumacher. Le Britannique totalise six victoires au volant des Williams FW16 et FW16B motorisées par le Renault RS6 tournant à 14 500 tr/min à plein régime. Le monde entier pense toutefois à Ayrton Senna, victime d’un accident fatal à Imola lors du Grand Prix de Saint Marin. Le Brésilien a signé ses trois dernières pole positions avec Williams-Renault. Après une période de deuil, Ayrton Senna est remplacé par David Coulthard, puis Nigel Mansell qui s’impose une dernière fois avec Williams-Renault en Australie. Sans effusion de joie, comme c’est parfois le cas en F1. Avec Ligier-Renault, les Français Éric Bernard et Olivier Panis inscrivent treize points.
— Victoires du moteur Renault avec Williams en Espagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Italie, au Portugal, au Japon et en Australie.
Saison 1995 :
Le règlement de la F1 change : la cylindrée des moteurs est réduite à 3 litres tandis que les restrictions de consommation et de ravitaillements disparaissent. Le premier bloc 3 litres de Renault tourne au banc à Viry-Châtillon le 25 novembre 1994 et devient vite la référence tant il domine ses concurrents ayant pour nom Ferrari, Mercedes, Honda, Peugeot ou encore Ford. Sa supériorité est telle que le clan Williams doit accepter de le partager avec une autre écurie, et non des moindres puisqu’il s’agit de Benetton, menée par le Champion du Monde en titre Michael Schumacher. Couronné avec Benetton-Ford en 1994, l’Allemand réalise le doublé en 1995 avec la Benetton B195 et le moteur Renault RS7, plus léger, mais aussi puissant que son prédécesseur. Cet exploit permet aux Benetton B195 et aux Williams FW17 et FW17B de survoler la saison. Sur dix-sept Grands Prix, Michael Schumacher en remporte neuf et son équipier Johnny Herbert, un. Du côté des Williams, Damon Hill s’impose à quatre reprises contre une pour David Coulthard. Seul Jean Alesi a brisé cette hégémonie avec une victoire pour Ferrari au Canada. Michael Schumacher, Damon Hill, David Coulthard et Johnny Herbert monopolisent les premiers rangs du Championnat Pilotes tandis que Benetton-Renault devance Williams-Renault chez les Constructeurs.
— Victoires du moteur Renault avec Benetton au Brésil, en Espagne, à Monaco, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Belgique, en Italie, aux Grands Prix d’Europe et du Pacifique ainsi qu’au Japon.
— Victoires du moteur Renault avec Williams en Argentine, à Saint-Marin, en Hongrie, au Portugal et en Australie.
— Benetton-Renault remporte les Championnats du Monde des Pilotes et des Constructeurs devant Williams-Renault.
Saison 1996 :
L’intersaison apporte de nombreux changements parmi les équipes motorisées par Renault. Du côté de Williams, Damon Hill a un nouvel équipier avec le Canadien Jacques Villeneuve alors que Michael Schumacher et Johnny Herbert sont remplacés par deux figures des plus populaires de la F1, Jean Alesi et Gerhard Berger, chez Benetton. Les châssis Williams FW18 et Benetton B196 sont équipés du Renault RS8, un V10 toujours à 67°, allégé de 3,5 kg et développant 760 chevaux à 14 500 tr/min. Les Williams opèrent une véritable razzia en gagnant douze des seize Grands Prix. Damon Hill est sacré Champion du Monde avec huit succès, Jacques Villeneuve signe quatre victoires pour ses débuts en F1. Pour Benetton, Jean Alesi termine quatrième du classement général, Gerhard Berger sixième.
— Victoires du moteur Renault avec Williams en Australie, au Brésil, en Argentine, au Grand Prix d’Europe, à Saint-Marin, au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hongrie, au Portugal et au Japon.
— Williams-Renault réalise le doublé au Championnat Pilotes tout en remportant le Championnat du Monde des Constructeurs.
Saison 1997 :
Nouveau changement chez Williams-Renault, où Heinz-Harald Frentzen remplace Damon Hill au côté de Jacques Villeneuve. Benetton conserve Jean Alesi et Gerhard Berger. Les châssis Williams FW19 et Benetton B197 sont désormais motorisés par le RS9. La principale nouveauté vient de l’angle du V des dix cylindres, augmenté à 71°. Le bloc gagne 2,5 cm en hauteur, mais surtout onze kilogrammes pour s’établir à 121 kg. Cette prouesse technique lui permet de développer 760 chevaux à 14 600 tr/min. Jacques Villeneuve est sacré avec sept victoires alors que Heinz-Harald Frentzen gagne également une course. Williams-Renault domine aussi le Championnat Constructeurs, dont Benetton-Renault prend la troisième place.
— Victoires du moteur Renault avec Williams au Brésil, en Argentine, à Saint-Marin, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Hongrie, en Autriche et au Luxembourg.
— Doublé des pilotes Williams-Renault au Championnat Pilotes, Williams-Renault remporte son cinquième titre Constructeurs en six ans.
Saison 1998 :
Renault quitte Jerez avec des sentiments partagés au soir du dernier Grand Prix de 1997. Jacques Villeneuve, Williams et Renault sont Champions du Monde, mais Renault a déjà annoncé son retrait de la F1. Cependant, comment laisser au musée un bijou tel que le RS9 ? Partenaire de longue date de Renault, le groupe Mécachrome reprend le RS9 sous le nom GC37-01 pour motoriser les Williams FW20 de Jacques Villeneuve et Heinz-Harald Frentzen. Ce même bloc est renommé Playlife GC37-01 pour les Benetton B198 de Giancarlo Fisichella et Alexander Wurz, mais ces deux expériences n’apportent aucune victoire alors que Renault Sport ouvre une nouvelle cellule de veille.
Saison 1999 :
Le RS9 est rebaptisé Supertec. Cette saison n’offre pas véritablement de résultats malgré l’arrivée d’une troisième équipe, BAR-Supertec (Jacques Villeneuve et Ricardo Zonta) aux côtés des Benetton-Playlife B199 de Giancarlo Fisichella et Alexander Wurz et des Williams Supertec FW21 de Ralf Schumacher et Alessandro Zanardi.