Ben Sulayem traite les pilotes de F1 comme des enfants…

Le torchon a brûlé ces dernières semaines entre les pilotes et le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem.

Les pilotes de F1 ont exigé une plus grande transparence de la Fédération notamment sur l’utilisation de l’argent des amendes par la FIA. Le GPDA, dans une prise de position unanime, a aussi taclé les positions du père Fouettard en chef de la FIA sur les jurons, les bijoux et les sous-vêtements ignifugés. Ils ont surtout prié Mohammed Ben Sulayem « de réfléchir à son propre ton et à son langage lorsqu’il s’adresse à nos pilotes membres ou qu’il parle d’eux, que ce soit dans un forum public ou ailleurs. »

Cependant, la réponse de Ben Sulayem a été directe et sans équivoque :

« Ce n’est pas leur affaire. Désolé, » avait-il alors lancé.

« Avec tout le respect que je leur dois, je suis un pilote. Je respecte les pilotes. Qu’ils se concentrent sur ce qu’ils font de mieux, à savoir courir. »

Ancien pilote, David Coulthard, l’ancien de McLaren F1, a pris évidemment fait et cause pour le GPDA et les 20 pilotes de F1.

« Le président de la FIA a reçu une lettre des pilotes avant Las Vegas demandant plus de transparence sur la façon dont la FIA utilise les amendes imposées aux pilotes. Dans de nombreux cas, ce sont les pilotes eux-mêmes qui paient directement ces amendes, » a expliqué Coulthard dans le podcast Formula For Success.

« Ils l’ont également exhorté à adopter une approche plus respectueuse sur des sujets comme les jurons et le port de bijoux, et ont demandé à être traités comme des adultes. »

« Et apparemment, dans une interview, il aurait dit : ‘Avec tout le respect que je leur dois, je suis un pilote. Je respecte les pilotes. Qu’ils se concentrent sur ce qu’ils font de mieux, à savoir courir.’ »

« Eh bien, c’est exactement le genre de réponse condescendante qui agace profondément les gens aujourd’hui. »

« Je ne me prétends pas pilote. Je suis un ex-pilote. Et autant que je sache, le président est aussi un ex-pilote. Donc, les mieux placés pour savoir ce que c’est d’être pilote, en particulier pilote de F1, ce sont les pilotes de F1 ! »

« C’est cela qui m’inquiète. Être écarté de cette manière, comme si votre opinion n’avait pas d’importance. Nous vénérons ces gars. Nous célébrons ces gars. Le Championnat des Pilotes est ce qui attire toute la publicité. »

« Et ensuite, d’un autre côté, des hauts responsables disent : ‘Oui, allez, contentez-vous de piloter la voiture !’ Je n’ai jamais vécu cela avec Frank Williams, Ron Dennis ou M. Mateschitz, et Christian [Horner] en tant que directeur de l’écurie Red Bull. Pas une seule fois, ils ne m’ont traité comme un enfant, même lorsque j’avais clairement fait une erreur, comme lorsque j’avais arraché les quatre roues de la voiture de course. »

« Pas une seule fois ils ne m’ont dit : ‘À quoi pensais-tu ? Qu’est-ce que tu faisais ?’ »

L’ancien patron d’écurie Eddie Jordan, qui n’a jamais sa langue dans sa poche, partage l’avis de Coulthard et s’interroge sur l’approche et l’attitude du président de la FIA, surtout à l’approche de sa réélection en 2025. Qu’est-ce qui cloche avec ce Mohammed Ben Sulayem ?

« Quand vous avez un groupe de personnes célébrées, qui sont absolument au sommet de leur sport, et qu’on leur interdit de s’exprimer et qu’on les rejette en bloc, la personne qui en souffre ici, c’est Mohammed. »

« Il se présente bientôt à une élection, et j’aurais pensé qu’il devait rallier les pilotes à sa cause. Au moins, il devrait ouvrir un dialogue avec eux, ou discuter et dire : ‘D’accord, donnez-moi trois de vos représentants, ceux qui siègent au conseil, ou qui sont les principaux acteurs, que ce soit Lewis, Alonso, ou un autre, amenez-les-moi et nous aurons une réunion.’ »

« Mais non, non, non, non. On met ça de côté. »

Jordan se livre ensuite à une analyse géopolitique plus ou moins subtile…

« Vous avez des guerres partout dans le monde, et si nous avions plus de dialogue entre les protagonistes de ces guerres, nous n’aurions peut-être pas les guerres que nous avons. Le problème, c’est que les gens se fixent des valeurs rigides et inflexibles dans leur tête et ne veulent pas changer. »

« Et c’est le problème ici. Il y a une impasse entre les pilotes et la FIA, et cela doit cesser. »

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