Comment le manque de budget a influencé le pilotage de Colapinto
Franco Colapinto avait un gros point faible durant sa carrière junior, souvent rédhibitoire : son manque de budget.
Parti d’Argentine en Europe à l’âge de 14 ans seulement, l’actuel pilote de réserve d’Alpine F1 a dû souvent se démener et batailler pour trouver le pactole nécessaire, de plus en plus important, pour courir.
Faute de financement, Franco Colapinto a manqué de belles opportunités. Il ne put ainsi faire ses débuts en F4 espagnole, en 2018, que… lors du dernier meeting. Il remporta d’ailleurs la dernière course !
Cette capacité à performer d’entrée de jeu, de montrer tout de suite ce qu’il valait, Franco Colapinto l’a gardée plus tard durant sa carrière. Et c’est ce talent à performer sous pression qu’il a pu aussi démontrer lors de ses premières courses chez Williams F1, impressionnant le paddock par ces performances.
« C’est une pression que l’on apprend à gérer quand on est assez jeune, quand l’on n’a pas beaucoup d’opportunités et que l’on ne sait pas vraiment quelles seront les options si cela ne se passe pas bien, » a-t-il confirmé pour The Race.
« Quand j’étais jeune, je n’étais jamais sûr de pouvoir faire la course suivante si je ne performais pas, ou si j’avais un accident ou autre chose. Je n’avais pas l’habitude d’avoir des accidents – mes premiers ont été en F1, presque ! »
Franco Colapinto se défend ici d’une réputation qu’il a pu obtenir ensuite : celle d’être Franco ‘Crashpinto’, notamment à Interlagos l’an dernier…
« Cela fait partie du processus. J’ai traversé des moments compliqués en essayant de maximiser la voiture. Le Brésil a été très difficile, beaucoup de pluie, la voiture était presque inconduisible pour tout le monde. Je considère cela comme ma première expérience sous la pluie, ma première expérience en pneus intermédiaires, tout était très nouveau, donc je comprends cette course-là comme ça. »
« Celle qui me fait mal, c’est Vegas, parce que j’avais le contrôle et je poussais les limites en qualifications, en essayant de mettre une Williams en Q3. »
« La gestion du risque n’était pas bonne, mais c’est dans ma nature d’essayer de maximiser chaque instant où je suis dans la voiture, comme vous l’avez dit. Et c’est ce que je visais, essayer de mettre la voiture en Q3, et ça n’a pas marché. Mais cela fait partie du processus, de l’expérience, et je suis vraiment content de ce qu’ils ont fait sur ces neuf courses. »
Comme il le rappelle, Franco Colapinto a eu très peu de préparation avant d’être appelé pour remplacer Logan Sargeant chez Williams F1. Peu d’essais privés (à Abu Dhabi, fin 2023), à peine quelques EL1, et c’était tout. Bien peu comparé à un Andrea Kimi Antonelli, par exemple.
« Imaginez arriver en F1 sans aucune préparation, »
« J’ai seulement fait des essais libres à Silverstone avant d’être directement plongé dans un week-end de course complet à Monza, presque sans aucun kilométrage en F1, et j’ai performé presque immédiatement. Cela implique la nécessité d’être à la limite dès le départ et de performer vite. »
« Cela a toujours été le cas dans chaque catégorie où j’ai roulé auparavant. Je sais que je l’ai en moi, donc ce n’est pas aussi difficile que ça en a l’air, parce que ça a toujours été comme ça dans ma vie. Ça vient naturellement. »
L’adaptabilité est ainsi l’une des plus grandes qualités de Franco Colapinto, forgées dans la difficulté du manque de financement.
« Bien m’adapter à ces différents moments, à ces moments de forte pression, à l’incertitude sur ce qui va se passer, je pense que j’ai été plutôt bon, » poursuit-il.
« C’est difficile d’arriver en Formule 1 quand tout le monde maîtrise déjà les pneus, les voitures, les outils, et que vous, vous arrivez, sans rien savoir, et que vous devez juste vous asseoir et piloter la voiture. L’adaptation était la clé avec la très courte période de temps et le manque de roulage dont je disposais. »
Alerte Twitch : Notre première émission de l’année a lieu ce jeudi 13 février à 20h30 sur notre chaine et sur le site : il s’agit d’une FAQ, donc venez nous poser vos questions ! Nous reviendrons également sur l’arrivée de Hamilton chez Ferrari, sur le reste de l’actu F1 et nous ferons un point avant les premières présentations de la saison 2025.
