Ferrari n’a pas précipité ses évolutions à cause du Canada

Le Grand Prix du Canada, qui a tourné au fiasco pour la Scuderia, a-t-il sonné l’alerte à Maranello ? Quoi qu’il en soit, la Scuderia a tout fait pour apporter ses évolutions, initialement prévues pour Silverstone, plus tôt que prévu : et le défi a été tenu, puisque Ferrari se présente en effet, ce week-end à Barcelone, avec de nouvelles pièces.

La Scuderia peut compter sur un nouvel aileron arrière, un capot et des pontons légèrement revus, un nouveau plancher, un nouveau diffuseur et un Halo redessiné sur le plan aérodynamique. Beaucoup de pièces donc, mais que Charles Leclerc n’a pas réussi à faire fonctionner en EL1 aujourd’hui.

Jock Clear, l’ingénieur en chef de la performance, a cependant voulu décorréler l’accélération du calendrier du fiasco québécois : cette évolution n’est pas une (sur)réaction au Canada mais était bien dans les tuyaux selon lui.

« Nous avons parlé par le passé de la subtilité de certains effets, de certaines pièces, sur l’aérodynamique, en particulier à l’arrière de la voiture. »

« Et nous en discutions dans le contexte d’Imola [où Ferrari a apporté des évolutions pour la dernière fois]. Donc (l’accélération du calendrier des évolutions), ce n’est pas une réaction à Imola, si vous voyez ce que je veux dire. »

« Il s’agit toujours d’une évolution programmée en parallèle. Nous n’avons pas eu à attendre les pièces que nous avons apportées à Imola pour dire, OK, qu’est-ce que cela fait ? Est-ce quelles sont performantes ? »

« Nous allons maintenant dans cette direction. Nous savions ce que les évolutions d’Imola allaient faire, et elles ont fait ce qu’elles devaient faire. »

« Parallèlement, nous avons également envisagé l’étape suivante, et c’est ce que vous voyez ici à Barcelone. »

« Et puis, c’est très serré en ce moment, et si vous pouvez arriver une course plus tôt avec vos évolutions, les gains sont en fait doubles, n’est-ce pas ? »

« Il ne s’agit donc pas seulement de ce que fait notre évolution, mais aussi de ce que font les autres, et si nous pouvons avoir une évolution plus précocement que les autres, nous pourrons alors avancer un peu. »

Clear est confiant sur la bonne corrélation des évolutions

Les évolutions vont-elles fonctionner ? C’est la question à 25 points de ce week-end à Barcelone.

Clear se montre pour sa part confiant.

« Dans le passé récent nous avons eu de très bonnes corrélations, nous n’avons donc aucune raison de penser que cet ensemble ne fonctionnera pas. »

« Donc, tant qu’il se comporte comme nous l’attendons aujourd’hui, c’est une bonne confirmation que nous comprenons ce qui se passe sur cette voiture. »

Quand un package est important est introduit, certaines équipes font tourner deux voitures en essais libres : une avec la nouvelle configuration, l’autre avec l’ancienne. Histoire de comparer au mieux.

Mais Clear a expliqué pourquoi la Scuderia n’a pas fait ce choix pour Barcelone.

« Nous pensons que nous sommes bien meilleurs que l’année dernière, en termes de gestion des pneus, d’apport d’énergie dans les pneus, d’extraction d’énergie des pneus, de gestion de la dégradation des pneus, et nous sommes donc confiants dans la façon dont nous avançons. »

« (Si on met la vieille configuration sur une voiture), nous ne pourrons pas l’évaluer ici. Nous ne pourrons pas dire : “OK, Charles roule avec l’ancien fond plat aujourd’hui, Carlos roule avec le nouveau fond plat le matin, vous pouvez clairement voir la différence sur le pneu”. Nous ne pourrons pas le faire, car les différences sont trop subtiles. »

« Vous n’avez pas assez de tours, vous n’avez pas absolument les mêmes conditions, parce qu’un pilote conduira légèrement différemment. »

« Nous ne serons donc pas en mesure d’évaluer cela, mais nous serons attentifs à tout signe avant-coureur qui nous dira : Oh, en fait, vous n’obtenez pas ce que vous pensiez. »

« Tant que nous ne verrons rien qui sorte de l’ordinaire, nous supposerons pour l’instant que nous continuons dans la bonne direction. Et c’est là, je suppose, le point essentiel de l’évolution d’un développement aérodynamique, car ces indicateurs, que nous appellerions de basse intensité, sont vraiment difficiles à voir d’une course à l’autre. »

« Il va donc falloir attendre trois ou quatre courses avant de se dire qu’en fait, nous commençons à avoir l’air assez mal en point en ce qui concerne la dégradation des pneus, et que nous avons peut-être pris la mauvaise direction. »

Il n’est pas innocent que la Scuderia ait voulu introduire ses évolutions à Barcelone : car on le sait, le circuit catalan est un tracé parfait pour évaluer de nouvelles pièces.

« Barcelone est un circuit fantastique pour évaluer une voiture. Donc, si vous le pouvez, vous voudrez toujours venir à Barcelone avec un nouvel ensemble aérodynamique. »

« C’est pourquoi nous faisons des essais hivernaux ici, et en conséquence, nous avons tellement d’expérience ici que cela nivelle toutes les autres variables pour nous, et vous obtenez une bonne lecture sur un ensemble. »

Dernière question que le paddock se pose : combien valent ces évolutions ? Clear peut-il donner un chiffre ? Un, deux dixièmes ?

« Quand on quantifie une évolution, on ne parle que de performance. C’est de cela qu’il s’agit en fin de compte. »

« Nous pourrions parler de certains chiffres intéressants produits par le département aérodynamique, mais c’est toujours le temps au tour qu’il produit qui est notre mesure. »

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