McLaren revient sur l’énorme pari fait avec sa F1 en 2023

McLaren F1 a pris un très gros risque en 2023 : dès le lancement de la voiture, la MCL60, les cadres de l’équipe ont prévenu que ce n’était pas la F1 qu’il souhaitait aligner pour le début de la saison, après avoir trouvé une meilleure voie dans le courant de l’hiver.

Il était toutefois trop tard pour changer les plans pour le début de saison mais tout a été rapidement orienté vers la version B sortie au début de l’été.

Andrea Stella revient sur ce choix particulièrement risqué. Mais à quel point l’était-il alors que la MCL60 n’avait même pas fait un seul tour de roues en essais privés hivernaux ?

“Il y a deux perspectives différentes. L’un est le développement, l’autre les changements dans la structure de nos processus de travail. Commençons par le développement. L’hiver 2022-2023, nous avons décidé de prendre une direction différente avec le plancher, car nous avons découvert lors des tests en soufflerie que nous étions dans une impasse avec l’ancien concept. Le concept de base a été introduit à Bakou. Il était trop tard pour le faire en début de saison car il faut déblayer le terrain pour la première course dès le mois de décembre. Mais le deuxième point était encore plus important.”

“Nous avons changé l’organisation technique. Peter Prodromou a repris la direction du bureau d’aérodynamique (James Key a été remercié par la suite, ndlr). Il a ensuite changé l’orientation du développement non seulement pour le soubassement, mais pour l’ensemble de la voiture. Nous avons regardé l’ancienne voiture et nous nous sommes dit : elle a besoin d’une refonte radicale dans de nombreux domaines.”

“Les changements ont été beaucoup plus radicaux encore. Cela a affecté toute l’organisation de ce département. Cela devrait contribuer beaucoup plus efficacement au développement global. Je ne peux pas vous raconter en détail ce que nous avons fait, mais cela a changé toute notre structure de travail. Le résultat a été que nous avons pu nous développer beaucoup plus rapidement qu’auparavant. Le projet a débuté en mars et a conduit à une reconstruction totale de la voiture qui a abouti avec les premières évolutions de juillet. Et deux mois plus tard, nous avions déjà la mise à niveau de Singapour sur la voiture. Il y a eu quatre mois de travail entre les versions de Bakou et de Singapour.”

Les bonnes personnes sont désormais aux bons endroits chez McLaren F1 ?

“C’est une simplification de ce qui s’est passé mais oui. Il s’agit également de poursuivre plusieurs axes de développement en même temps et de les canaliser ensuite. Nous disposons de suffisamment de personnes parfaitement formées pour diviser le développement en de nombreuses petites disciplines spécialisées. De cette manière, nous avons également donné une perspective à nombre de nos ingénieurs, car ils dirigent désormais leur domaine spécifique.”

McLaren a développée de manière agressive avec de nombreuses améliorations au cours de la saison. Dans quelle mesure a-t-il été difficile pour le département de conception et de production de suivre ce rythme ?

“Il y avait définitivement de la pression. Mais nous avons déjà entrepris des projets comme celui-ci. La différence par rapport à l’époque, c’est qu’aujourd’hui, nous le faisons plus efficacement. Nous avons optimisé les étapes de travail et nous nous sommes demandé : où étions-nous rapides ou trop lents, où y avait-il des boucles inutiles, où la collaboration entre les départements ne fonctionnait pas ? Nous avions l’habitude de nous passer les balles d’une zone à l’autre. Nous avons décomposé ce processus séquentiel et introduit des étapes plus parallèles.”

Lorsqu’on regarde la liste des nouvelles pièces que McLaren a apportées à la voiture la saison dernière, on se demande comment cela est-il possible dans les limites du budget ? Y a-t-il eu des sacrifices dans d’autres domaines ?

“Nous n’avons rien eu à sacrifier. Si l’on regarde de plus près les améliorations, il y a eu ce premier gros pas à Bakou puis deux étapes de développement majeures en Autriche et à Singapour. Cela correspondait exactement au budget que nous avions réservé à notre développement avant la saison. En fait, il nous restait même un peu d’argent que nous avions investi dans des modifications sur l’aileron arrière à Las Vegas. L’objectif était de réduire la résistance de l’air sur les circuits rapides. Nous avons eu des problèmes à Spa, puis nous avons trouvé une solution rapide à Monza et enfin quelque chose de plus sophistiqué à Las Vegas.”

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